SHAHIN NOVRASLI, Emanation, Jazz Village/PIAS
Un pianiste de jazz venu d’Azerbaïdjan, on n’en croise pas tous les jours… Et
voilà une bien belle découverte que Shahin Novrasli, que nous ne connaissions pas, et dont c’est ici pourtant le cinquième album : et l’artiste s’est déjà produit sur des scènes internationales prestigieuses, telles le Royal Festival Hall à Londres ou le Festival de jazz de Montreux…
Et si cette zone géographique du monde n’est pas – pas encore jusqu’à cet artiste ! – associée à de grands noms du jazz, le jazz nous prouve ici qu’il est bien devenu un langage universel, apprécié – et créé – partout sur la planète, du pôle nord au pôle sud, au même titre que Mozart ou Bach.
Un SON singulier toutefois pointe ici : une vivacité, une singularité, une liberté – ce n’est pas du jazz américain, ni européen, et c’est en effet un univers nouveau qui s’ouvre à nous. Par exemple, cette manière d’intégrer des silences ou de jouer sur les touches du piano comme sur les cordes d’un ‘oud, les deux ou trois mêmes notes répétées, à l’infini (« Yellow nightingale »), un je-ne-sais-quoi, comme dirait Jankélévitch en parlant de musique, que les mots ne parviennent pas à traduire…
L’album a été co-produit par le grand pianiste américain Ahmad Jamal, et ce parrainage seul est déjà en soi une distinction. Ici, le pianiste a convié quelques artistes de renommée, dont André Ceccarelli ou Didier Lockwood. Shahin Novrasli était invité en Mai au Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés, et gageons que nous le verrons bientôt de retour en France et en Europe…