GUADI GALEGO, Luas de outubro e agosto, Fol Musica (Espagne)
Une très belle découverte ce mois-ci : la chanteuse espagnole Guadi Galego, gallicienne plus précisément, qui nous est présentée par le label gallicien Fol Music, label régional dont la richesse reflète celle, musicale, de cette région d’Espagne où toutes les générations et toutes les classes sociales communient ensemble, comme aux temps jadis, dans les mêmes concerts en plein air…
Dès les premières mesures, une jolie voix, claire et pure comme la couleur jaune et éclatante de la pochette. Et un rythme de rock, même si la chanson n’est pas violente. Et nous notons que le rock, musique rebelle, est toujours très prisé en Espagne, alors qu’en France par exemple, il semble s’être essouflé, comme si les Français étaient aujourd’hui plus résignés, plus dociles en somme, que les Espagnols… ?
«Lunes d’Octobre à Août» est le second album de l’auteur-compositrice qui fut longtemps la voix – et la cornemuse ! – du groupe Berrogüetto, et qui s’est également investie dans d’autres groupes tels que Nordestinas, Espido ou aCadaCanto. Les textes y sont poétiques, intensément espagnols si l’on en juge d’après les mots utilisés – nous sommes en 2015 – et qui restent très proches de ceux des poésies espagnoles des siècles passés : rio, sol, calor, xanela (janela en gallicien), barca, noche, mar,…
Mais en Espagne, et en Gallice en particulier, terre située à l’extrême Nord-Ouest de la péninsule, excentrée géographiquement – et idéologiquement ! – par rapport aux pouvoirs en place, historiquement, à l’instar de la Bretagne ou de la Corse, et comme ces deux dernières, région qui a sa propre langue, à mi-chemin de l’espagnol et du portugais, en Gallice donc, la chanson est souvent engagée. Et le titre «Matriarcas» est un hommage «à toutes ces femmes qui nous sauvent de la mort de l’intellect ou des insectes qui piquent (…) brillantes activistes de la vie quotidienne. C’est nous, qui résistons à des siècles de force…»
Rebelle, vous disais-je, ce qui n’empêche pas d’être poétique, et doux dans la forme : relisez Villon. La douceur, les hommes l’oublient souvent, est souvent plus efficace que la force pour faire passer des idées : réécoutez Bob Marley… ou Brassens !