NAISSAM JALAL & RHYTHMS OF RESISTANCE, Osloob Hayati, Tournsol/L’autre distribution
Naïssam Jalal est une jeune flûtiste syrienne, née à Paris, formée dans les conservatoires de France à la musique classique, et qui est partie ensuite se ressourcer à ses origines, à Damas et au Caire, et apprendre auprès de maîtres musiciens de là-bas la musique orientale et l’improvisation, pour ensuite, de retour en France, pouvoir se confronter, cette liberté d’improviser acquise, à toutes les collaborations artistiques qui l’inspiraient, du jazz au rap en passant par les musiques d’Afrique…
Après avoir navigué dans divers groupes et accompagné les musiciens les plus divers, Naïssam fonde en 2011 son quintette, baptisé «Rythms of resistance». Quatre musiciens venus de divers pays l’entourent : Mehdi Chaïb (France-Maroc) au saxophone, Karsten Hochapfel (Allemagne) à la guitare et au violoncelle, Matyas Szandai (Hongrie) à la contrebasse et Francesco Pastacaldi (Italie) à la batterie. Un groupe, explique l’artiste, «à l’image de tout ce que la mondialisation a pu apporter de positif à l’être humain par l’épanouissement d’une humanité métisse et non pas fragmentée».
Les compositions qu’elle nous propose ici sont clairement d’inspiration jazz, voire free jazz, car la LIBERTÉ est l’une des valeurs revendiquées par l’artiste, et ce qui fonde sa pratique de musicienne. Et la mélancolie, guère associée au free jazz d’ordinaire, est ici omniprésente : sur la pochette, Naïssam pose, la flûte au bec, devant un mur criblé d’éclats d’obus…
La musique est parfois un hommage, plus parlant que des mots, pour dire la douleur d’un pays massacré par la guerre. Et une manière de résister, oui, malgré tout.