RICHARD GALLIANO, Bach, Deutsche Gramophon
La légende de la photo dit: “Richard Galliano et son père 1957”. Sur la photo on les voit tous deux, sur une scène de plein air portant un décor tropical – canisse de bambou et plantes grasses – dans un orchestre qui semble de jazz: un saxophoniste sur la droite, la caisse d’une percussion sur la gauche.
Le père est debout, un accordéon dans les mains, il porte une chemise blanche, c’est un bel homme brun, il fixe l’objectif en souriant, d’un regard sûr: il a l’air d’un homme heureux. Le fils, qui a 7 ans alors, est assis à son côté, jouant de l’accordéon lui aussi, la tignasse épaisse, il fixe l’objectif mais ne sourie pas: il semble intimidé de se trouver là.
On imagine le bonheur du père, bonheur d’offrir à son fils l’occasion de jouer à ses côtés, avec des adultes, sur une scène. Sa fierté aussi sans doute, car le fils doit jouer bien, déjà, “pour son âge” comme on devait dire alors. On imagine surtout le bonheur du fils, jouer de l’accordéon avec son papa, jouer avec des grands, accompagner son papa, à 7 ans à peine, quand celui-ci joue dans un orchestre, en public!
Sur son site internet, Richard Galliano a mis cette photo, car c’est son père, Lucien Galliano, italien émigré à Cannes et professeur d’accordéon, qui lui a transmis sa passion de l’instrument. Et père et fils viennent de signer une méthode d’accordéon, en 2009, qui a reçu le Prix SACEM du meilleur ouvrage pédagogique. Sur son site, Richard Galliano a aussi mis cette phrase d’Alfred de Vigny: “Une vie réussie est un rêve d’adolescent réalisé dans l’âge mûr”. Richard Galliano a donc réalisé son rêve, construire sa vie autour de l’instrument qu’il aime, pour notre plus grand bonheur. Et les photos de lui, adulte, le montrent rayonnant, fidèle à son rêve d’enfant.
Nous connaissions – et adorions – l’accordéoniste qui a révolutionné la musique pour accordéon en France, en la jazzifiant, en la faisant “swinguer”, exactement comme Django Reinhardt l’avait fait pour la guitare: tous deux ont fait de ces instruments des instruments de jazz. Les deux musiciens sont à rapprocher aussi en ce sens que tous deux ont enrichi des traditions musicales françaises en les modernisant, et ont ainsi créé chacun un nouveau genre musical, à la fois typiquement français, et métissé puisqu’il s’agit de jazz: la musique créé par Django fut appelée le jazz manouche; et les Américains ont baptisé “new musette” le nouveau jazz français créé par Richard Galliano. Et de la même manière que Django a créé toute une génération de guitaristes en France qui font toujours vivre la guitare swing, Richard Galliano a donné envie à toute une nouvelle génération de jeunes musiciens français de découvrir cet instrument, que l’on voit désormais de plus en plus sur scène, et qui est désormais enseigné dans les conservatoires de musique.
Mais c’est Bach que Galliano a choisit d’honorer dans son dernier album, dans un disque sublime, qui se passe de mots. Bach était organiste, et l’accordéon est un orgue en miniature. Bach composait de la musique pour les messes du dimanche, c’est-à-dire pour le peuple, car quoi de plus populaire et grand public qu’une messe à Leipzig au XVIII° siècle. Bach ne se voulait donc pas un musicien pour élites, ce que la musique classique est devenue en Europe aujourd’hui. Ce n’est pas Bach jazzifié, mais la partition pure, “sans changer une note” nous dit-il, que Galliano joue ici, entouré de musiciens classiques. Et en jouant Bach à l’accordéon, instrument populaire, Galliano respecte, plus fidèlement que jamais sans doute, l’esprit du compositeur, qui écrivait sa musique pour le plus grand nombre. “Je ne veux pas montrer de quoi est capable l’accordéon. Je veux faire partager l’émotion que Jean-Sébastien Bach a écrite”, s’explique Galliano dans le livret. Mission réussie. Et qui vous portera à des sommets d’émotion.
www.richardgalliano.com
Bonjour Monsieur Galliano,
J’aime beaucoup vos interprétations !
Bientôt, vous allez vous produire pour un spectacle, à Talence, une commune de la région de Bordeaux, où professe Geneviève Roumegous, qui est aussi mon professeur d’accordéon, qui recherche le titre d’un air d’accordéon, joué à deux accordéonistes en générique à l’émission « le monde de l’accordéon », présenté par la présentatrice télé Jacqueline Huet qui en est également la co-productrice, et ce dans les années 1970.
Alors voilà plusieurs semaines que je tape à la porte des accordéonistes sur le net, et je n’arrive pas à obtenir ce renseignement !
Peut-être pourriez-vous m’aider svp ? en plus, Geneviève serait tellement contente ! et pour la peine alors, peut-être souhaitera-t-elle me l’apprendre pour que nous le jouions ensemble avec elle ?
Voilà ma demande Monsieur Galliano, ce serait vraiment super que je puisse l’aider, elle se dévoue aussi tellement pour ses élèves et l’école de musique de Talence ! un p’tit cadeau quoi !
Merci d’avance Monsieur
Bien à vous
François Michel
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